L’exposition retrace l’histoire de l’engagement des cheminots dans la Résistance, en restitue le contexte professionnel, social ainsi que les enjeux mémoriels, à partir de documents inédits et de décennies de travaux d’historiens.
Créée à la veille de la guerre, le 1er janvier 1938, la SNCF résulte de la fusion des réseaux ferroviaires privés et publics existant alors. Elle est la plus grosse entreprise de France avec ses 500 000 cheminots, munis d’une forte identité corporative et d’une conscience sociale fortement ancrée : 8 cheminots sur 10 sont syndiqués. De la mobilisation générale du 1er septembre 1939 à l’armistice de juin 1940, les cheminots jouent un rôle de premier plan, assurant le transport de troupes et de matériel, celui des blessés aussi bien que du ravitaillement. Ils doivent faire face lors de l’offensive allemande à l’exode massif des civils vers le Sud et au repli des unités militaires au milieu d’un pays en débâcle. Sous l’Occupation, la SNCF assure la survie économique des Français en transportant les produits de première nécessité. Tâche d’autant plus difficile que, dans le cadre de la convention d'armistice et de la «collaboration ferroviaire d’Etat» entre Vichy et l’occupant, son réseau et son matériel sont de plus en plus utilisés par les Allemands pour transporter vers le Reich les marchandises pillées en France, les requis du STO et les déportés de répression ou de persécution, ou amener des troupes et le matériel du mur de l’Atlantique. En zone occupée, les cheminots sont surveillés par des cheminots allemands.
10 000 sont requis pour le travail forcé en Allemagne à partir de 1942. L’idéologie de la Révolution nationale (travail, famille, patrie) est diffusée dans les écoles d’apprentis, des cheminots juifs sont révoqués en application des statuts des juifs, mais les tentatives d’imposer un syndicat corporatif unique à travers la « Charte des cheminots » se heurtent à des réticences internes qui finissent par l’emporter.
Exposition présentée au public jusqu'au 31 août 2014 à La Coupole, Centre d’Histoire et de Mémoire du Nord-Pas-de-Calais. L’accès à l’exposition est compris dans le tarif d’entrée du musée.