Le Château de Compiègne
L’origine de la résidence de Compiègne se confond avec celle de la monarchie et remonte à la dynastie mérovingienne. Après avoir changé plusieurs fois d’emplacement, ce séjour royal trouva en 1380 sa localisation définitive : le roi Charles V fit construire une forteresse qui connut des agrandissements successifs.
Au XVIIIe siècle, Louis XV décida de reconstruire entièrement le château. De 1751 à
1788, l’architecte Ange Jacques Gabriel et Le Dreux de la Châtre, réalisèrent un des monuments les plus sobres de l’architecture néo-classique française.
Après la Révolution, Napoléon Ier chargea l’architecte Berthault de remettre le château en état. Il y accueillit sa seconde épouse, l’archiduchesse Marie Louise d’Autriche, en
1810.
Après la chute du régime impérial en 1870, le château de Compiègne devint un musée national. Une politique de restitution des états historiques y est menée depuis 1945.
C’est en 1374 que Charles V, le "sage roi" cher à Christine de Pisan, décide de faire bâtir un nouveau château, sur un terrain proche des remparts racheté aux religieux de l’abbaye Saint
Corneille, à l’emplacement de l’édifice actuel. Compiègne n’est plus, à cette époque, la Carlopolis carolingienne, la " Byzance française ", mais sous la monarchie capétienne, le château
restera, avec ceux de Versailles et Fontainebleau, l’une des trois résidences où le Roi se déplace avec son Conseil et où il gouverne. Charles VI y réunit les Etats Généraux en 1382.
Henri IV y transfère la cour des Monnaies de 1590 à 1594. Il y prépare le traité de Vervins signé le 2 mai 1598, qui met fin à la guerre qui oppose la France à l’Espagne. Au début du règne de
Louis XIII, un traité d’alliance entre la France et les Provinces Unies y est signé le 12 juillet 1624. Dans les Annales de la Diplomatie, ce traité porte le nom de traité de Compiègne. Le
14 août 1756 et le 6 août 1764 Louis XV y signe 2 traités préliminaires au rattachement de la Corse au royaume, moyennant le rachat par la France des dettes de la République de
Gênes. Le 29 avril 1814, Louis XVIII et la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI, sont accueillis au château par les maréchaux d’Empire. Le roi y prépare le
rétablissement de la monarchie et reçoit une députation du Corps législatif. Le 1er mai, le tsar Alexandre Ier vient à Compiègne pour recommander au Roi le projet de constitution
libérale élaboré par le Sénat. Les camps militaires organisés à Compiègne par les souverains français furent des manifestations à grand spectacle qui connurent un grand retentissement
national, voire international. Ces grandes manœuvres militaires étaient officiellement destinées à la formation des troupes et des chefs, et à l’éducation des princes, le
plus important fut celui de 1698, appelé camp de Coudun organisé par Louis XIV dans le but d’instruire le duc de Bourgogne aux manœuvres de la guerre, il donna lieu à un spectacle éblouissant qui
contribua au prestige de la France à l’étranger.
Devenus une véritable tradition, ces camps se perpétueront jusqu’au milieu du XIXe siècle : de 1666 à 1847, il y aura en tout seize "camps de Compiègne".
En août 1429, revenant de Reims où il avait été sacré en présence de Jeanne d’Arc, Charles VII fait une entrée solennelle à Compiègne et séjourne 12 jours au château. Il
inaugure une tradition que respecteront la plupart des souverains : celle de " la halte au château de Compiègne " au retour du sacre. Le dernier roi sacré à Reims, Charles X, s’y conformera
encore. Prélude à une union royale, le 14 mai 1770 eut lieu à Compiègne la première rencontre entre le Dauphin Louis Auguste, futur Louis XVI, et Marie Antoinette d’Autriche. Le
mariage fut célébré à Versailles le 16 mai suivant.
Près de 40 ans plus tard, le 27 mars 1810, un scénario à peu près
identique se répète : Napoléon Ier rencontre à Compiègne l’archiduchesse Marie Louise d’Autriche, nièce de la reine Marie Antoinette, et reproduit ainsi le geste
dynastique accompli par Louis XV en 1770.
C’est au cours d’un séjour qu’il effectue à Compiègne du 18 au 28 décembre 1852 que Napoléon III forme le dessein d’épouser Eugénie de Montijo, comtesse de Teba.
Leur union eut lieu à Paris en 1853. Nombre d’unions princières furent célébrées à Compiègne, mais le seul mariage royal dont le château fut le théâtre fut celui de la princesse Louise Marie
d’Orléans, fille du roi Louis-Philippe, avec Léopold Ier, roi des Belges, le 9 août 1832.
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