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  • : Mémorial du wagon de la déportation
  • : Pérenniser la mémoire de la déportation par le transport ferroviaire par la réalisation d'un Mémorial devant avoir pour bases deux wagons conformes à ceux utilisés au départ de Compiègne entre 1942 et 1944. Dans le respect absolu de la vérité historique, qui n'est pas le cas actuellement.
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  • Gérard BOCQUERY
  • Gardien et passeur de Mémoire. Défenseur du respect de la vérité historique. Créateur et administrateur de ce site dédié à la Mémoire de la Déportation.
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La perte de la mémoire du passé est sans doute la pire infortune qui puisse frapper un peuple ainsi qu'un individu. (Ferdinand LOT)

 

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Les femmes parties de Compiègne le 28 avril 1943

et arrivées au KL Ravensbrück le 30 avril 1943

 

Les hommes partis de Compiègne le 28 avril 1943

et arrivés au KL Sachsenhausen le 30 avril 1943

 

Effectif recensé : 876 hommes et 220 femmes

 

Matricules extrêmes :

64588-65549 (KL Sachsenhausen)

19244-19456 (KL Ravensbrück)

 

Situations : hommes - femmes

 

Evadés durant le transport : 3

Décédés et disparus en déportation : 222 - 40

Rentrés de déportation : 610 - 171

Situations non connues : 41 - 9

 

 

Le mois d’avril 1943 marque un tournant dans la série des départs en

déportation du camp de Compiègne, ce transport étant le troisième à partir

après que deux autres départs soient formés en direction du KL Mauthausen.

Ainsi, en moins de deux semaines, ce sont presque 3 000 personnes qui sont

déportées vers les camps de concentration nazis.

Ce transport présente toutefois des particularités par rapport à ces deux

convois qui le précèdent. Il est en effet constitué de deux groupes distincts :

celui des hommes extraits du camp de Compiègne, qui est rejoint en gare par

celui des femmes extraites la veille du Fort de Romainville et internées une nuit

à Compiègne. Répartis dans des wagons différents, ils prennent ensemble la

direction de l’Allemagne. Ils sont séparés à Berlin, les premiers étant déportés

vers le KL Sachsenhausen, les secondes entrant dans celui de Ravensbrück,

ces deux camps étant proches de la capitale allemande. Le transport du

24 janvier 1943 présentait déjà les mêmes caractéristiques, à cette différence

près, toutefois, que les femmes avaient été alors dirigées vers le KL Auschwitz.

A cette date, ce groupe de 220 femmes est ainsi le plus important à être arrivé

directement de France au KL Ravensbrück.

Les hommes déportés au KL Sachsenhausen sont très majoritairement

arrêtés dans les trois premiers mois de l’année 1943.

La mise en oeuvre du Service du Travail Obligatoire suscite à partir de

février de nettes réactions de refus. Certains le montrent en faisant le choix

de la clandestinité, avant de se faire parfois arrêter dans des rafles. D’autres le

manifestent ostensiblement, notamment lors de leur convocation ou dans le

train les emmenant travailler en Allemagne, comme en gare de Sedan le

4 mars 1943 pour au moins 9 déportés de ce transport. Mais les arrestations

se multiplient surtout le long de la frontière avec l’Espagne, en particulier dans

les Basses-Pyrénées et les Pyrénées-Orientales, où beaucoup de réfractaires

essayent de passer.

La répression revêt bien entendu d’autres formes et vise également les

organisations de Résistance, avec par exemple ces membres du mouvement

Combat arrêtés en Corrèze ou ceux du réseau Alliance en Dordogne. Mais ce

transport, comme le précédent arrivé en janvier 1943 au KL Sachsenhausen,

comprend de nombreux membres du parti communiste ou des sympathisants

communistes. En Meurthe-et-Moselle, ce sont les actions de sabotage du

groupe de l’Organisation spéciale dit Pacci, envers par exemple le haut

fourneau d’Auboué ou le transformateur de Briey, qui amènent, après le

jugement des auteurs devant le tribunal de la Feldkommandantur de Nancy,

l’arrestation de nombreux communistes au cours de rafles. Des membres du

Front National sont également arrêtés dans de nombreux autres départements.

Enfin, il faut signaler la présence importante de personnes raflées lors de la

destruction du Vieux-Port de Marseille, le 24 janvier 1943, dont le but est

notamment de soumettre et de contrôler cette grande ville de la zone Sud

occupée depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, tout en mettant en

oeuvre la « solution finale » par l’arrestation de nombreux juifs.

Si les recherches ont permis de recenser 876 hommes au départ de

Compiègne le 28 avril, la destruction des archives du KL Sachsenhausen par

les Allemands empêchent encore de déterminer le nombre exact des déportés

de ce transport qui est plus important. Au moins 3 réussissent à s’évader avant

d’avoir passé la frontière allemande ; alors que 10 autres sont eux repris et

internés à Metz. L’un d’entre eux est ensuite dirigé à la fin du mois de juillet vers

le camp de Neue Bremm, à Sarrebruck, avant d’être transféré au KL Sachsenhausen,

où il reçoit le matricule 70117 le 4 août 1943, et où il reste jusqu’à son

retour en 1945. Les 9 autres sont déportés de Metz vers le KL Mauthausen le

18 juin 1943, et immatriculés dans la série des « 31800 » : 5 décèdent en

déportation, dont un qui est gazé au château d’Hartheim.

Les trois-quarts des déportés immatriculés dans les séries des « 64500-

65500 » sont transférés, après la quarantaine, dans des Kommandos extérieurs

travaillant pour l’effort de guerre allemand. Au moins un tiers d’entre eux sont

dirigés, dès le mois de mai, vers le Kommando de Heinkel, situé à quelques

kilomètres du camp central, pour être affectés à une usine d’aviation. A la

même période, un peu plus de 20 % des hommes partis de Compiègne sont

transférés à Falkensee, à vingt-cinq kilomètres à l’ouest de Berlin. Au moins

une cinquantaine d’entre eux partent pour le Kommando de Küstrin, situé plus

loin de la capitale de l’Allemagne, au confluent de la Wartha et de l’Oder, qui

travaille pour une usine de pâte à papier et de dérivés de cellulose. Les transferts

vers d’autres KL sont donc minoritaires et ils ont lieu souvent plus tardivement,

par exemple pour des déportés recevant le statut de «Nacht und

Nebel » et qui sont rassemblés au KL Natzweiler en 1944, ou lors des

nombreux transferts marquant la fin du système concentrationnaire nazi, par

exemple vers le KL Buchenwald en février 1945.

Au total, plus d’un quart des hommes de ce transport ne reviennent pas de

déportation.

 

Les 220 femmes qui sont déportées vers le KL Ravensbrück et immatriculées

dans la série des « 19200-19400 » forment le premier groupe de Françaises

numériquement important à entrer dans ce camp de concentration.

Originaires de nombreux départements, elles ont été rassemblées au Fort

de Romainville. La moitié d’entre-elles ont été arrêtées en 1942, surtout depuis

l’été; les autres l’étant en 1943.

Ce sont en majorité des résistantes et des femmes qui ont agi en faveur

d’organisations luttant contre l’occupation allemande ou aidant des aviateurs

alliés, dont les avions ont été abattus au-dessus du territoire. Elles appartiennent

notamment au Front National, comme c’est le cas dans les départements

des Landes, de la Gironde, de la Seine ou de la Meurthe-et-Moselle; aux

réseaux CND-Castille, Gloria SMH, Kléber, de la région parisienne, de la Côte d’Or

ou du Jura. Dans la Somme, c’est une des responsables régionales des

Bataillons de la mort qui est arrêtée et déportée.

D’autres femmes de ce transport, moins nombreuses, sont arrêtées pour

une « attitude anti-allemande » ou à la place de leur mari recherché par les

Allemands.

C’est le Kommando de Neubrandenburg qui constitue le premier lieu de

transfert de ces déportées après leur arrivée au KL Ravensbrück.

Près d’un tiers de ces femmes, au moins, est libéré après une intervention

de la Croix-Rouge ; alors que 40 ne reviennent pas de déportation.

 

 

 

 

Thomas Fontaine

 

 

 

~~~~~~

 

 

 

Ces pages sont extraites du :

 

 

 

LIVRE-MEMORIAL

des déportés de France

arrêtés par mesure de répression

et dans certains cas par mesure de persécution

1940-1945

 

 

 

Fondation pour la Mémoire de la Déportation

 

 

 

 

 

© copyright 2004 - Editions Tirésias

 

 

 

 

 

 

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