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Pérenniser la mémoire de la déportation par le transport ferroviaire par la réalisation d'un Mémorial devant avoir pour bases deux wagons conformes à ceux utilisés au départ de Compiègne entre 1942 et 1944. Dans le respect absolu de la vérité historique, qui n'est pas le cas actuellement.

CONVOI du 28 OCTOBRE 1943. COMPIEGNE - BUCHENWALD

février 2010


 

11

 

 

 

Transport parti de Compiègne le 28 octobre 1943

et arrivé au KL Buchenwald le 30 octobre 1943

 

Effectif recensé : 933 hommes

Matricules extrêmes : 30404 – 31314

 

Situations :

Evadés durant le transport : 20 (2,1 %)

Décédés et disparus en déportation : 384 (41,2 %)

Rentrés de déportation : 409 (43,8 %)

Situations non connues : 120 (12,9 %)

 

 

C’est le quatrième grand transport, celui des « 30000 - 31000 », parti de

Compiègne à parvenir au KL Buchenwald. Il succède ainsi à celui des

« 21000 », mais entre-temps ceux des anciens « 14000 » qui sont rentrés de

Karlshagen ont été réimmatriculés comme « 22000 » ou comme « 28000 ».

Les motifs d’arrestation des déportés de ce transport restent de même nature

que pour les transports précédents, avec la même variété. Réfractaires au Service

du Travail Obligatoire (STO) et résistants, étudiants et militaires, continuent de

chercher à traverser les Pyrénées, et beaucoup sont pris. Les cas « d’attitude

anti-allemande » sont fréquents, comme des grèves dans des entreprises

travaillant pour l’Allemagne, des refus d’obéir au STO, des distributions de tracts.

On trouve de plus en plus de résistants appartenant à des réseaux comme Buckmaster

ou CND-Castille, à des groupes FTP, à des maquis comme celui de l’Aigoual.

Les Allemands prennent eux-mêmes des initiatives comme la rafle de

dizaines d’étudiants de l’université de Strasbourg, repliée à Clermont-Ferrand

depuis 1939. Ils sont arrêtés au foyer universitaire Gallia le 24 juin 1943.

Le transport est marqué par une vingtaine d’évasions réussies, en particulier

dans la traversée de la Meuse. Un autre évadé est repris et arrive à

Buchenwald via la prison de Sarrebruck.

912 déportés sont immatriculés à Buchenwald, 831 Français et

81 étrangers, dont 29 Néerlandais, 23 Belges et 22 Polonais.

A l’issue de la quarantaine, 81 au moins sont transférés à Schönebeck,

quelques-uns vont à Laura, mais c’est Dora de très loin la destination principale

avec 415 détenus (soit 45,5 % du total des immatriculations) arrivés surtout le

21 novembre 1943. La situation continue d’y être dramatique. 110 Français de

ce transport disparaissent avant le 31 mars 1944. Par ailleurs, 99 autres au total

sont transférés, en janvier et février 1944 à Lublin-Maïdanek, et en mars à

Bergen-Belsen. La perte pendant les quelques mois de ce que l’on a appelé

« l’Enfer de Dora » est ainsi de plus de 50 %. D’autres meurent ensuite à Ellrich,

à Harzungen ou à la Boelcke Kaserne de Nordhausen.

L’exemple le plus frappant de cette hécatombe est donné par Pierre

Auchabie, arrivé à Dora en même temps que 21 autres déportés originaires

de la Corrèze, de la Dordogne et de la Haute-Vienne. 12 d’entre eux meurent

à Dora avant le 31 mars 1944, 8 autres partent en transports et y disparaissent.

1 meurt à Ellrich. Pierre Auchabie rentre seul en France, très malade, après

avoir connu Ellrich et la Boelcke Kaserne.

Il existe sur cet épisode de la déportation un témoignage exceptionnel, celui

d’André Rogerie. C’est un Saint-Cyrien qui a été arrêté dans les Pyrénées. Il

arrive à Buchenwald le 30 octobre 1943, à Dora le 21 novembre. Il est transféré

à Lublin le 6 février 1944, puis à Auschwitz, où il fait un long séjour à Birkenau. Il

participe à l’évacuation d’Auschwitz en janvier 1945, à pied jusqu’à Gleiwitz, en

train jusqu’à Gross Rosen. Puis l’évacuation de Gross Rosen par train l’amène

à la Boelcke Kaserne de Nordhausen. Il retrouve alors Dora et est affecté à

Harzungen, qu’il quitte à pied pour une nouvelle évacuation qui l’entraîne au

sud de Magdebourg. Il parvient à s’évader et attend les Américains. Il écrit

Vivre, c’est vaincre et rentre en France.

Un autre témoin de premier plan est Maurice de La Pintière, étudiant aux

Beaux-Arts, arrêté lui aussi dans les Pyrénées. Il a fait de nombreux dessins,

soit sur place, soit à son retour, d’une grande valeur documentaire.

Une partie des déportés du transport restés à Buchenwald est transférée

ensuite, à un moment ou à un autre, à Langenstein pour une soixantaine d’entre

eux, à Thekla, à Neuengamme et à Flossenbürg.

Sur les 120 dont la situation n’est pas connue, il y a 53 étrangers.

 

 

 

André Sellier

 

 

 

~~~~~~

 

 

 

Ces pages sont extraites du :

 

 

 

LIVRE-MEMORIAL

des déportés de France

arrêtés par mesure de répression

et dans certains cas par mesure de persécution

1940-1945

 

 

Fondation pour la Mémoire de la Déportation

 

 

 

(c) copyright 2004 - Editions Tirésias

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