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Pérenniser la mémoire de la déportation par le transport ferroviaire par la réalisation d'un Mémorial devant avoir pour bases deux wagons conformes à ceux utilisés au départ de Compiègne entre 1942 et 1944. Dans le respect absolu de la vérité historique, qui n'est pas le cas actuellement.

CONVOI du 13 AOUT 1943. COMPIEGNE - BUCHENWALD

février 2010




 

 

8

 

 

Transport parti de Compiègne le 13 août 1943

et arrivé à Buchenwald le 14 août 1943

 

Effectif recensé : 38 hommes

Situations :

Libéré par les autorités allemandes : 1

Décédé ou disparu en déportation : 1

Rentrés de déportation : 36

 

 

 

C’est un transport particulier à plus d’un titre qui quitte Compiègne le

13 août 1943.

D’abord par son origine et sa formation. En effet, c’est sans doute le

premier transport de « personnalités-otages » à quitter la France ; et s’il part

de Compiègne, il n’a rien de commun avec ceux très importants en nombre qui

ont déjà été formés vers des KL au départ du premier centre de détention

allemand en zone occupée. Il répond à une inflexion de la politique répressive

dans le ressort du Commandement militaire allemand de Paris, résultat d’une

modification de la carte militaire. Depuis mai, et la chute de Tunis, les Alliés

contrôlent le Maghreb. En juillet, ils ont pris pied en Sicile. Les Allemands

craignent un débarquement en Provence, et face à cette situation, ils ont

dressé des listes de personnalités civiles et militaires susceptibles d’être

arrêtées. Ce transport de déportation, d’un effectif faible, est le résultat direct

et immédiat de ces arrestations préventives et ciblées, quasiment toutes effectuées

entre le 9 et le 11 août dans une quinzaine de départements.

Après ce premier cas, et avec quelques différences notables, le 31 août,

puis le 10 septembre, deux autres transports de « personnalités-otages » sont

organisés dans le ressort du commandement militaire allemand de Paris.

Particulier, ce transport l’est ensuite par sa composition homogène,

résultat de ces objectifs allemands. Avec 25 membres , les militaires forment

en effet le groupe le plus nettement représenté. Les Allemands craignent en

effet qu’ils jouent un rôle actif dans la résistance armée qui se met en place. Ce

sont surtout des hauts gradés puisqu’on compte au moins 12 généraux,

3 colonels et 5 commandants. Peu ont eu le temps de résister activement,

certains sont arrêtés après des contacts entamés avec des résistants,

comme ce colonel en relation avec le général Frère, la plupart subissent la

mesure de représailles allemande. Ces militaires sont accompagnés de repré-

sentants de la société civile : 8 hauts fonctionnaires arrêtés pour leur refus de

l’Occupation (2 préfets, 1 sous-préfet, 4 inspecteurs des Finances et

1 inspecteur général des Mines) et 5 professions libérales (1 avocat,

2 banquiers, 1 ingénieur et 1 universitaire).

Le plus âgé de ces déportés, militaire en retraite, a 66 ans, alors que le plus

jeune, préfet de Côte d’Or, a 31 ans. 26 de ces 38 hommes ont plus de

quarante-cinq ans au moment du départ.

Enfin, la spécificité de ce transport est marquée par la destination et le

devenir des déportés. En effet, si ces derniers arrivent au camp de Buchenwald,

ils n’y sont pas immatriculés, ne séjournent apparemment pas dans le camp

central réservé aux autres déportés, et en repartent rapidement. Dès le 31 août,

ils sont transférés à Plansee, près de Füssen, où un hôtel a été spécialement

aménagé pour accueillir ces « personnalités-otages » au sort particulier. Il est

officiellement classé comme Kommando du KL Dachau.

Henri de Tournemire, militaire en retraite, y est entendu par un officier SS

du SD (Sicherheitsdienst) de Berlin, la police allemande, à sa demande, pour

dénoncer une arrestation qu’il juge arbitraire, résultat d’une méprise selon lui

sur la personne. Quelques mois plus tard, en février 1944, il est libéré de

Plansee et peut revenir chez lui. Un mois plus tard, Edouard Galletier,

professeur à la Sorbonne à Paris, est transféré pour une raison inconnue à la

prison d’Hirsberg. Il rentre de déportation en mai 1945. Jules Meny, ingénieur,

réussit, lui, à la fin du mois d’août 1944, à s’évader de Plansee. Mais, repris, il

est envoyé au KL Dachau où il est immatriculé 111333. Transféré ensuite au KL

Buchenwald, il décède en déportation. Les autres passent l’intégralité de leur

déportation à Plansee, avant leur libération en mai 1945 par les troupes alliées.

Tous rentrent ensuite en France.

 

 

 

Thomas Fontaine

 

 

 

 

~~~~~~

 

 

 

Ces pages sont extraites du :


LIVRE-MEMORIAL

des déportés de France

arrêtés par mesure de répression

et dans certains cas par mesure de persécution

1940-1945

 

 

Fondation pour la Mémoire de la Déportation

 

 

(c) copyright 2004 - Editions Tirésias



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