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Pérenniser la mémoire de la déportation par le transport ferroviaire par la réalisation d'un Mémorial devant avoir pour bases deux wagons conformes à ceux utilisés au départ de Compiègne entre 1942 et 1944. Dans le respect absolu de la vérité historique, qui n'est pas le cas actuellement.

CONVOI du 16 AVRIL 1943. COMPIEGNE - MAUTHAUSEN

février 2010


 

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Convoi parti de Compiègne le 16 avril 1943

et arrivé au KL Mauthausen le 18 avril 1943

 

Effectif recensé : 994 hommes

Matricules extrêmes : 26173 – 27163


Situations :

Evadés durant le transport : 1 (0,1 %)

Décédés et disparus en déportation : 437 (44 %)

Rentrés de déportation : 482 (48,5 %)

Situations non connues : 74 (7,4 %)

 

 

Ce transport est le second organisé de Compiègne en 1943 après celui

parti le 24 janvier vers les KL Sachsenhausen et Auschwitz. Il débute une

période au cours de laquelle, en trois semaines, prés de 4 000 personnes

sont déportées. Il est le résultat, d’une part, d’une aggravation de la répression

par les autorités allemandes, et d’autre part, dans le cadre de l’opération Meerschaum

ou « Ecume de mer », d’un besoin de main-d’oeuvre pour l’économie du

Reich et les projets de la SS.

La majorité des arrestations des personnes de ce transport a lieu au cours

des premiers mois de l’année 1943, c’est-à-dire peu de temps avant leur

déportation. Beaucoup sont liées aux rafles entreprises par les Allemands.

En effet, la police allemande cherche par exemple à appréhender toutes les

personnes se trouvant en situation irrégulière comme les personnes réfractaires

au travail ou les prisonniers de guerre évadés. Plusieurs rafles de

grande ampleur sont alors organisées, notamment celle du 25 février à Tours

où la Feldgendarmerie, principalement, arrête entre 150 et 200 personnes sur

la place Jean Jaurès et dans différents cafés de la ville. Toutes sont conduites

en camion à la maison d’arrêt où, après des interrogatoires, certaines sont

relachées aussitôt, tandis que d’autres sont dirigées sur le camp de Compiègne

Royallieu pour être déportées. Le même jour, la même opération se produit au

Mans et à Blois. D’autres personnes, appréhendées au cours des rafles du

19 janvier à Orléans et du 1er mars à Melun, figurent également dans ce

transport. De même, depuis la fin de l’année 1942, les services de la police

allemande établissent des listes d’individus considérés comme « asociaux » et

mettent sur pied plusieurs opérations au cours desquelles toutes les personnes

désignées sont appréhendées, internées à Compiègne et, en majeure partie,

déportées par la suite.

Par ailleurs, les Allemands effectuent également des rafles de représailles

devant la montée du refus de l’Occupation. Ainsi, le 1er mars à Villeurbanne, la

Wehrmacht arrête 134 hommes en raison de l’action résistante menée dans

cette ville. Si toutes sont regroupées au camp de Compiègne, on remarque que

toutes les personnes dont le nom commence par les lettres A à L sont

déportées dans ce transport, et toutes celles de M à Z dans le transport

suivant qui part également vers le KL Mauthausen quatre jours plus tard.

Enfin, figurent également dans ce transport de nombreux membres d’organisations

de Résistance, comme ceux des réseaux Alibi arrêtés le 7 septembre

1942 à Besançon et Hector le 11 février 1943 à Vendôme ; ou ceux des

mouvements OCM arrêtés à Bayeux le 26 février 1943, Combat arrêtés à

Limoges le 1er mars 1943, Libération-Sud arrêtés le 4 mars 1943 à Bouguenais

en Loire-Inférieure ; parmi ces derniers se trouve Gaston Charlet, sénateur de

la Haute-Vienne.

Au total, toutes ces personnes sont arrêtées dans plus d’une trentaine de

départements différents.

Le trajet dure deux jours et le transport arrive le 18 avril au KL Mauthausen,

mais on ne possède que peu d’éléments en ce qui concerne les conditions dans

lesquelles il s’est déroulé. Au cours du trajet, on a pu recenser 1 personne au

moins évadée entre Metz et Sarrebruck.

La très grande majorité des déportés de ce transport reste dans le

complexe du KL Mauthausen et est directement envoyée au travail dans ses

Kommandos extérieurs pour servir de main-d’oeuvre à des projets différents.

Le groupe le plus important, de plus de 200 déportés, est transféré vers le

Kommando de Loibl Pass, afin de travailler à la construction d’un tunnel

routier entre l’Autriche et la Slovénie. Par ailleurs, 38 personnes du transport

sont envoyées au Kommando de Schlier, situé à Redl-Zipf en Haute-Autriche,

au nord-est de Salzburg, et 6 seulement sont rentrées. « Schlier » est le nom de

code secret du site, ouvert en octobre 1943, où se trouve implantée une usine

secrète de production d’oxygène liquide pour les fusées V2, ainsi qu’un centre

d’essai capable de tester la performance de chaque réacteur. Les autres principaux

Kommandos dans lesquels sont envoyés les déportés de ce transport,

sont ceux de Gusen, Wiener Neudorf, et Ebensee, où entre 45 et 55 %

décèdent. Au moins 59 personnes sont emmenées au château d’Harteim

pour y être gazées. On note que près 11 % des membres du transport

décèdent au camp central sans connaître, semble-t-il, un autre lieu de déportation.

Enfin, ils sont un peu plus de 5 % à être transférés vers les KL

d’Auschwitz, Dachau, Buchenwald ou Sachsenhausen.

 


 

 

Thomas Fontaine, Manuel Maris

 


 

 

~~~~~~

 

 

 

Ces pages sont extraites du :

 

 

 

LIVRE-MEMORIAL

des déportés de France

arrêtés par mesure de répression

et dans certains cas par mesure de persécution

1940-1945

 

 


Fondation pour la Mémoire de la Déportation

 

 

 

 

 

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