Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pérenniser la mémoire de la déportation par le transport ferroviaire par la réalisation d'un Mémorial devant avoir pour bases deux wagons conformes à ceux utilisés au départ de Compiègne entre 1942 et 1944. Dans le respect absolu de la vérité historique, qui n'est pas le cas actuellement.

CONVOI du 18 AOUT 1944. COMPIEGNE - BUCHENWALD


mars 2010

 

 

 

27

 

 

 

Transport parti de Compiègne-Rethondes le 18 août

et arrivé au KL Buchenwald le 21 août 1944

 

Effectif recensé : 1 249 Hommes

 

Matricules extrêmes :

7844479000 et 8089681586

 

Situations :

Evadé durant le transport : 1 (0,1 %)

Décédés durant le transport : 2 (0,2 %)

Décédés et disparus en déportation : 519 (41,5 %)

Rentrés de déportation : 653 (52,3 %)

Situations non connues : 74 (5,9 %)

 

 

 

 

C’est le dernier transport à emmener des déportés extraits du camp de

Compiègne-Royallieu jusque dans un camp de concentration du IIIe Reich.

Le débarquement de Normandie a déjà eu lieu depuis plus de deux mois ;

celui de Provence vient d’être opéré.

Les détenus ont quitté le camp le matin du 17 août, en camion et munis

d’une boule de pain et d’un colis de la Croix-Rouge pour deux. Le convoi

traverse la ville de Compiègne et prend la direction de la forêt de Rethondes,

près du passage à niveau de Vieux-Moulin, où un train de wagons à bestiaux

les attend. Le regroupement de l’ensemble des déportés se termine en début

d’après-midi. Mais le transport ne part que le lendemain matin. Il effectue un

premier arrêt à Soissons. En effet, le consul général de Suède à Paris, Raoul

Nordling, assisté du représentant de la Croix-Rouge, vient de signer un accord

avec le commandement militaire allemand en France occupée. Celui-ci stipule

que tous les détenus politiques des prisons et hôpitaux de Paris, ainsi que des

camps de Compiègne, de Drancy et de Romainville passent sous sa responsabilité. La veille au soir déjà, il avait tenté d’empêcher le départ du transport.

Mais, et cela se répète en gare de Soissons, la Sipo-SD, c’est-à-dire les

services policiers du Reich qui ont organisé cette déportation, refuse d’appliquer

les termes de l’accord et décide de poursuivre l’évacuation de ces

détenus vers l’Allemagne. A Reims, une nouvelle tentative de la Croix-Rouge

échoue, ses représentants n’arrivant même pas à distribuer de la nourriture aux

déportés. Le transport quitte Reims dans la soirée. Dans la nuit, il effectue de

nombreux arrêts en raison de tentatives d’évasion. Certains déportés sont alors

abattus ; alors que d’autres sont poussés dans des wagons déjà occupés et

surchargés. Le train franchit la frontière après Toul et opère un arrêt à Sarrebruck,

un des derniers avant Weimar.

Si un déporté de ce transport est arrêté lors de la manifestation parisienne

du 11 novembre 1940, la très grande majorité de ces camarades le sont en

1944, et près de 7 sur 10 après le débarquement de Normandie. Ils le sont

dans plus d’une trentaine de départements différents, principalement en zone

Nord, avant d’être regroupés au camp de Compiègne en vue de leur déportation.

Ce sont avant tout des résistants : de mouvements, comme les

membres de Libération-Nord, de l’Organisation Civile et Militaire (OCM) ou

du Front National, arrêtés en Seine-Inférieure, dans l’Oise, la Somme ou

l’Aisne ; de réseaux comme ceux participant au Noyautage des Administrations

Publiques (NAP) en région parisienne, ou ceux de Turma-Vengeance dans le

Loiret. Le 6 juin 1944 entraîne une multiplication des actions résistantes, et

accroît celles de représailles menées par les autorités allemandes. Ainsi, à

Guéret, dans la Creuse, des membres de l’Ecole de la Garde de la ville, de

l’Armée Secrète et des Francs-Tireurs et Partisans Français, sont arrêtés par

les troupes allemandes venues reprendre la ville aux mains des résistants

depuis le 7 juin ; dans l’Aude, des maquisards de Saint-Puelles sont faits

prisonniers dès la fin juin 1944. La population civile n’est évidemment pas

épargnée : des otages sont par exemple arrêtés, au début du mois d’août

dans la Somme, à la suite d’un attentat contre un milicien. Dans ce même

département, des rafles successives sont menées les 16 et 17 juillet dans les

villages de Dompierre-en-Santerre, Frise et Herbecourt, après que les Allemands

découvrent dans un bois environnant un dépôt d’armes clandestin.

Les déportés de ce transport sont utilisés pour l’effort de guerre allemand,

comme beaucoup de leurs camarades arrivés au KL Buchenwald depuis 1943.

Ainsi, près de 40 % d’entre eux sont transférés le 13 septembre 1944 au

Kommando de Neu-Stassfurt, à une trentaine de kilomètres de Magdeburg,

pour travailler dans différentes firmes et entreprises chargées d’aménager

une usine souterraine dans les salles des mines de sel et de potasse de la

ville. Plus de la moitié de ce groupe ne rentre pas de déportation en 1945 ; dont

plus de 130 personnes qui décèdent lors de la marche d’évacuation du

Kommando, débutée le 11 avril 1945 et achevée le 8 mai entre Ansprung et

Annaberg, près de la frontière tchèque, après plus de 360 kilomètres de marche

sur des routes secondaires.

Des déportés de ce transport sont également dirigés vers d’autres

Kommandos dépendant du KL Buchenwald ; alors qu’ils ne sont qu’une

minorité à être transférés vers d’autres KL, principalement celui de Dachau.

Au total, l’analyse du taux important de décès des membres de ce transport

montre que près de 45 % d’entre eux ont lieu en avril-mai 1945, à un moment où

le système concentrationnaire se disloque et où se mêlent alors, pour expliquer

de tels chiffres, le surpeuplement des camps, l’abaissement drastique des

rations, les épidémies et les évacuations précipitées.

 

 

 

Thomas Fontaine, Laurent Thiery

 

 

 

 

~~~~~~

 

 

 

 

 

Ces pages sont extraites du :

 

 

LIVRE-MEMORIAL

des déportés de France

arrêtés par mesure de répression

et dans certains cas par mesure de persécution

1940-1945

 

 

 

Fondation pour la Mémoire de la Déportation

 

 

 

 

 

© copyright 2004 - Editions Tirésias

 

 

 

 

Retour à l'accueil
Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :