La Préfecture de police a annoncé en 2010 le lancement de la numérisation des archives de la police sous le Régime de Vichy. Procès verbaux, lettres de délation, interrogatoires… Autant de documents qui seront par la suite accessibles au grand public.
La liste de ces documents semble sans fin : ce sont près de 2 millions de lettres, procès-verbaux, rapports et manuscrits, rangés sur plus de 12 kilomètres de rayonnages qui doivent être numérisés.
Auparavant disponibles uniquement aux historiens et aux chercheurs sur demande écrite, ces documents de la Seconde Guerre mondiale ont jusqu’ici été protégés par la loi, pour une durée de 75 ans. A l'expiration du délai, soit entre 2015 et 2019 selon le type de document, chaque citoyen pourra y avoir librement accès. Les documents vont être progressivement numérisés, et ce jusqu’en 2019-2020.
Toutefois, avant d’être accessibles, le Service de la mémoire et des affaires culturelles (SMAC) doit effectuer un travail de sauvegarde de ces tristes vestiges. Écrits sur des papiers de très mauvaise qualité, ils sont particulièrement fragiles. Le SMAC fait donc appel aux techniques de numérisation les plus sophistiquées actuellement disponibles. Un scanner de très haut niveau est utilisé.
Pourquoi a-t-il fallu attendre 75 ans ? La réponse : les noms des familles.
En effet, chaque document, témoignant de la traque des minorités, notamment des Résistants, des Juifs, des communistes et franc-maçons, les rapports de filatures, les lettres de délation, les procès-verbaux d’interrogatoires ont soigneusement été répertoriés par les anciennes Brigades Spéciales.
A la sortie de la guerre, le gouvernement français avait jugé bon d’établir un « délai de sérénité », sensé éviter un déchaînement de représailles auprès des intéressés, et potentiellement de leurs familles.
Les documents déjà numérisés seront accessibles pour certains (année 1940) en 2015. Le délai de 75 ans étant atteint.